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Culture Vampires
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8 février 2009

Les vampires dans la Mythologie et l'Histoire

Le mythe des vampires remonte à la nuit des temps et est présent dans presque toutes les civilisations. Il existe de très nombreuses variantes selon les régions.

Antiquité orientale

En Inde, un culte lié à la déesse Kali peut être mis en relation avec le sang. La légende raconte, qu'à son incarnation, elle dut lutter contre le chef de l'armée des démons. Si elle blessait Raktavija pendant le combat, des milliers de démons surgiraient pour lutter contre elle. Kali pour vaincre son ennemi but alors son sang. On lui attribue aussi des sacrifices humains.

Moyen-Orient et Afrique

Vers le IIe siècle en Asie mineure surtout en Assyrie et à Babylone, ces créatures démoniaques prirent le nom d'Utukku ("comme le vent", démon invisible et sans corps), d'Ekimmu (une âme de défunt incapable de trouver le repos après la mort) et de Maskin. Certains de ces êtres ressemblaient aux vampires et possédaient des ailes. Ils étaient selon la légende la cause de tous les fléaux et maladies d'alors. On peut également citer parmi ces monstres, le Ravisseur et le Blotti que l'on supposait coupables de morts tragiques et violentes, mais aussi les armées d'Alal et de Telal.

Les Phéniciens offraient des sacrifices au dieu Baal dans de grandes effusions de sang.
Une légende en relation avec le vampirisme parlait de l'amour de la déesse Astarté pour le chasseur Adonis, un être doté d'une grande beauté, qu'un autre dieu jaloux avait fait tué par un sanglier à la chasse. Astarté plaça le cadavre d'Adonis dans un cercueil et celui-ci ressuscita sept jours plus tard. Les prêtres d'Astarté pour commémorer l'événement, s'arrachaient la peau avec des couteaux en un rituel sanglant puis procédaient à l'ouverture du cercueil d'Adonis.

Chez les Hébreux on retrouve le personnage Lilith (serait la première femme de d'Adam) qui fut banni du paradis. La superstition associe son équivalent Lilitu, un spectre errant de l'Asie mineure qui buvait le sang des petits enfants.

Les Egyptiens étaient hantés par la crainte que leur âme pût souffrir dans l'au delà si leur corps ne recevait pas tous les soins requis. On croyait que le Ka (le corps qui se décompose après la mort), emmailloté dans ses bandelettes pouvait s'attaquer aux vivants et les vider de leur énergie psychique ou de leur sang.
Les déesses les plus identifiées avec le vampirisme étaient Srun et Apop. Elles avaient un aspect de loup et de longues canines avec lesquelles elles dévoraient leurs victimes humaines.
Sur le continent africain, le sang apparait dans grand nombre de rituels de différentes tribus.

Les peuples pré-colombiens

Les Aztèques, les Mayas et les Incas procédaient aux sacrifices sanglants pour rendre hommage à leurs dieux. Le sang avait une importance primordiale pour ces peuples.

L'Antiquité greco-romaine

strygeminDans l'Antiquité grecque, c'est la légende de Lamia qui prédomine. Lamia était la fille aînée du roi Belus dont les fils furent assassinés par la déesse Héra. Lamia se vengea en pourchassant puis en buvant le sang des enfants. Cette légende se transforma en superstition selon laquelle les voyageurs perdus pouvaient être guettés par des lamies, des femmes d'une grande beauté qui les attiraient pour les dévorer et sucer leur sang.
Par ailleurs, Empusa, fille de la déesse Hécate était un être monstrueux aux pieds de bronze qui pouvaient se transformé en jeune femme dans le but de boire le sang des hommes.
Il y avait aussi les striges ou déités ayant un corps d'oiseau et un visage de femme qui buvaient le sang des hommes et des nouveaux nés. Ces êtres peuvent être considérés comme les prédécesseurs des succubes du Moyen-Age. Malgré la similitude du terme strige avec le mot roumain strigoï, qui depuis le VIIe siècle s'emploit pour désigner les vampires de Roumanie il n'y a pas de relation directe entre ces divinité antiques et les vampires du Moyen-Age.
Les Romains eurent aussi leurs spectres et fantômes. Ils les appelaient larves, non-morts ou simplement fantômes. Ceux-ci étant morts sans avoir expier leurs crimes, revenaient hanter les vivants.

Le Moyen-Age

L'origine des vampires modernes est située d'ordinaire en Europe orientale mais plusieurs sources décrivent leurs apparition au XIe siècle en Grande-Bretagne où fut signalé la présence de suceurs de sang ("cadaver sanguisugus").
Au passage de l'an mille, une véritable épidémie de vampirisme frappa l'Europe. La vague de vampirisme médiéval coïncide avec la fin de la chasse aux sorcières en Europe ; il en prend la relève comme si les gens de ce temps avaient eu besoin d’exorciser leurs terreurs, besoin d’une explication aux maux qui les frappaient, ces épidémies répétées de peste ou de choléra.
C'est avec la révolution scientifique et technique en Occident que le mythe se serait déplacé vers l'Est, région propice à la prolifération de légendes. Les mythes slaves relatifs aux vampires se développèrent pendant le XIe siècle et furent le résultat d'un conflit entre la religion chrétienne et le paganisme qualifié de croyance populaire et de folklore.
En Roumanie nous trouvons les strigoï se divisant en deux catégories: Les strigoï vii sont des sorcières qui se transforment en vampires à leur mort et les strigoï morti qui sont simplement des revennants suceurs de sang. 

Aux temps de la Réforme

La fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle se déroulèrent dans un contexte empreint d'inquiétudes, d'angoisses nouvelles et d'incertitudes. On le voit à travers la diffusion d'un traité, l'Ars moriendi ("l'Art de bien mourir"), succès des débuts de l'imprimerie. Au moment de mourir, le salut n'est pas acquis et l'homme peut se retrouver sous l'emprise du démon. L'inquiétude se voit à travers la diffusion d'une culture panique: "x" annonces de monstres, gravures avec des monstres improbables (veaux à cinq pattes, enfants à deux têtes) annonçant le désordre à venir. On constate dans la seconde moitié du XVIe siècle la multiplication des modes de sécurisation face à la mort (à travers la vente des indulgences par exemple). Le temps de la mort devient un temps extrêmement inquiétant, angoissant. De même se développe le comput (calculs savant qui essayent de compter le temps qui s'est écoulé entre la création du monde et le déluge ou entre le déluge et la venue du christ). Ces auteurs (astrologues, mathématiciens) en concluent que la fin des temps est proche car les séquences chronologiques correspondent. A travers toute l'Europe, l'année 1524 est annoncée comme l'arrivée du nouveau déluge. Avec le violent divorce religieux de la Réforme, le climat devient apocalyptique et semble valider ce discours. Nostradamus annonça alors la venue d'un "empire de l'antéchrist" et publia une série de prophéties en 1567.

C'est avec la Réforme et les sanctions papales visant des publications décrivant le phénomène vampirique que paradoxalement les vampires acquirent une reconnaissance officielle. Le premier ouvrage traitant du sujet fut le Malleus maleficarus ("Marteau des sorcières"), œuvre de dominicains, publié en 1487 qui donnait des conseils pour éliminer sorcières et vampires. Commencèrent plusieurs siècles d'hystérie où l'on tortura, et tua des milliers d'innocents. Jacques VI, le roi d'Écosse rassembla en 1597 des histoires de morts-vivants dans le livre Démonologie. En 1645, le père Leo Allatius fit publier une thèse sur le vampirisme, De quorumdam Graecorum opinationibus. En 1652, Henry More publia un recueil d'histoires de revenants, An Antidote against Atheism.
En 1679, Philip Rohr dans sa Dissertatio historico-philosophica de masticatione mortuorum ("Dissertation historique et philosophique sur la mastication des morts"), affirme que c'est le Diable lui même qui la cause du phénomène. On croyait alors que les vampires pouvaient dans leur tombe, manger leur suaire.

Le siècle des Lumières

L'alphabétisation qui connut une expenssion aux XVIIe et XVIIIe siècle contribua à répendre les histoires de vampires. D'inombrables dissertations et traîtés furent publiés sur le sujet à la fois par des savants renommés et par l'Eglise (De masticatione mortuorum, Dessertatio de hominibus pos mortem sanguisugis).
Avec la révolution intellectuelle du XVIIIe siècle, disparurent nombre de croyances sur les vampires, la science l'emportant sur la superstition. C'est à travers la littérature que le mythe se perpétua, parfaitement illustré en 1797 par le poème de Goethe, La fiancée de Corinthe.

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